Moments de conscientisation
Il est vrai que si nous voulons que l’enfant prenne son avenir en main, en tant qu’éducateur nous nous devons de l’aider à y parvenir. Nous ne restons pas à côté comme spectateur, notre processus pédagogique assiste activement le jeune.
C’est la raison pour laquelle le contact personnel avec chaque enfant est d’une grande importance. Les jeunes ne sont pas des « cas » à traiter, mais chacun d’eux est un être humain que l’on guide dans sa croissance, en s’adaptant à son rythme.
Préparer le terrain
Pour que la relation de confiance entre l’enfant et l’éducateur puisse s’instaurer il y a quelques préalables à établir. La maison veut créer une ambiance familiale, de joie, de confiance, et c’est pour cela que notre accueil n’est pas basé sur la répression. Chaque jeune quelque soit son histoire doit pouvoir se sentir le bienvenu.
Nous ne voulons pas leur coller des étiquettes et les cataloguer dans telle ou telle catégorie. Afin que le jeune puisse s’ouvrir, l’esprit de famille est primordial et il est nécessaire que les éducateurs soient facilement abordables, sans protocole. Les jeunes savent et ils doivent sentir que les éducateurs sont là pour eux. C’est pour cette raison que lorsque l’on entre dans la cour de Bakanja-ville, il y a de la joie, une atmosphère de détente, de convivialité, les jeunes sont à l’aise. Nous essayons de les initier à cet esprit, même entre eux, afin qu’ils le pratiquent par respect les uns pour les autres.
Afin que le seuil de la porte de la maison ne soit pas trop difficile à franchir, le règlement de la maison est assez simple. (Pas de consommation de drogue, d’alcool, de cigarette, et pas de violence, …) L’important étant que les jeunes viennent et qu’ils puissent bénéficier de notre action éducative.
Contact interpersonnel
Dans la parcelle il y a beaucoup d’endroits où l’on peut s’asseoir et cela n’est pas sans raison. Nous organisons des moments de sport et de jeux sous la conduite d’un éducateur. Pendant ce temps, les autres éducateurs sont assis parmi les jeunes pour les écouter, les faire parler et les faire réfléchir sur leur avenir. En effet, essayer à travers nos palabres de toucher le cœur de l’enfant pour qu’à un certain moment il se décide à quitter la rue, cela constitue notre tâche principale.
Journées de conscientisations
Chaque trimestre nous organisons des journées entières où nous travaillons avec les enfants. Nous partons avec les jeunes dans un autre lieu, où un ou deux animateurs vient animer les jeunes sur différents thèmes, mais le plus souvent c’est le sujet de la réintégration familiale qui est abordé. A ce propos, des anciens du centre, qui sont dans le monde du travail viennent témoigner de leur parcours dans la rue, de leur formation et de leur réinsertion dans le marché du travail.
Nous avons par exemple visité le Centre Balou afin de montrer à nos jeunes des jeunes handicapés qui sont sur le banc de l’école et apprennent un métier. Une question a alors été adressée à nos jeunes : « et vous que faites- vous ?? » … Nous avons abordé également le thème de la drogue, le pardon, le métier, les rêves d’avenir…..
Le but est de faire réfléchir les jeunes sur leur vie, leur avenir et espérer que l’un ou l’autre arrive à prendre la décision de changer de direction.
Et les parents dans tout cela ?
Avec les parents, nous réalisons un travail semblable. Nous invitons des parents qui ont encore un enfant dans la rue et ceux qui ont accepté d’accueillir leur enfant à participer aux journées de sensibilisation. Un facilitateur anime le groupe mais la parole est surtout laissée aux parents, les uns expliquent aux autres les démarches, les peines et les joies qu’ils ont eues en accueillant leur fils ou fille. L’expérience est assez positive mais le problème est que certains parents ont honte de participer à de telles rencontres.