Lettre avec des nouvelles
Salutation cordiale
depuis notre ‘Cher Congo’ !
Il est grand temps
que nous vous donnions quelques nouvelles fraîches de nos œuvres.
Grâce à votre aide
matérielle et financière généreuse nous avons pu accepter, à bras ouverts,
chaque enfant qui s’est présenté.
Personne n’a été éconduit, aucune fille ni garçon en difficulté n’est
resté devant la porte ! Cela n’a
pas été toujours facile… mais chaque fois nous avons pu trouver une petite
place, chaque fois nous avons pu ajouter un enfant…
Chaque jour nous
préparons 1000 repas ! Chaque semaine 750 jeunes reçoivent un pain de
savon ! Chaque mois nous payons une
centaine de salaires…
Nous recevons, grâce
à vous, non seulement de l’argent, mais c’est aussi plus de 20 tonnes de
matériel qui nous est parvenu cette année !
Beaucoup de matériel de sport,
tout un stock d’imperméables, des
vélos pour enfants, du matériel scolaire…
Cette année nous avons aussi réalisé un projet de 250 arbres fruitiers à
planter, et encore bien trop d’autres projets pour tous pouvoir les
mentionner ! Toutes ces aides et ce
beau matériel sont d’un grand secours à nos jeunes et allège bien notre travail.
Quelques faits marquants de l’année qui vient de
s’écouler.
Le point culminant de
l’année 2012 à été la visite des reliques de Don Bosco en avril.
En 2015, notre
Congrégation fêtera le bicentenaire de la naissance de son saint patron.
Pour nous préparer
spirituellement à ce jubilé, les reliques de Don Bosco font le tour du
monde. Nous aussi, ici à Lubumbashi,
nous avons donc pu bénéficier de cette visite.
A Bakanja-ville, où a lieu le premier accueil des enfants en difficulté,
nous n’avions prévu ni visite de Don Bosco ni festivité, et ce parce que nous
avions pensé que nos garçons plus âgés qui prennent des narcotiques ne seraient
pas réceptif à cet évènement. Mais c’est
justement eux-mêmes, ces jeunes souffrant d’addiction aux ‘drogues’, qui nous
ont demandé : “Pourquoi, Don Bosco,
ne vient-il pas chez nous ? Nous sommes
quand-même ses amis !” Nous avons
alors décidé de planifier le passage des reliques à Bakanja-ville et
d’organiser, avec eux, en l’honneur de Don Bosco, une liturgie de prière. Ah ! Nos chers ‘drogués’ n’avaient jamais été
si heureux ! Et moi
personnellement, je pense que Don Bosco,
de nouveau au milieu de ces garçons pour lesquels il avait donné sa vie, était
lui aussi très content et a souri !
Vous savez les
difficultés que nous rencontrons à travailler en collaboration avec les
autorités locales.
Cette année de
nouveaux juges pour la jeunesse ont été nommés et, dorénavant, si des garçons désirent entrer chez nous, ou
si nous rencontrons pendant nos tournées de nuit des jeunes qui vivent dans la
rue et qui cherchent une issue, nous sommes obligés d’en avertir le
tribunal. Nous pouvons ensuite garder
ces garçons pendant un mois dans nos maisons, pour parler avec eux, commencer
un travail de conscientisation, et pour prendre un premier contact avec leurs familles.
Le juge qui suit
Bakanja est venu nous rencontrer sur le terrain et nous a manifesté sa plus
grande confiance, ce qui est très positif.
Après un mois chez nous, et après avoir effectué une enquête auprès de
la famille (quand on a pu la retrouver), si on décide qu’un garçon ou une fille
peut être placé dans une de nos maisons, alors le tribunal doit faire un
document pour le placement. Et c’est là
que le bât blesse ! Comme nous ne
nous ne voulons pas payer de ‘pourboire’ aux agents de l’Etat, nous devons
parfois patienter des mois avant de recevoir ce document !! La corruption est partout !
Lors de nos visites dans les familles
nous recevons des réactions très variées.
Un jour dans une famille, une maman nous a dit : “Pour moi, ce fils n’existe plus ! Je vous le donne en cadeau” …Ce type de
réaction engage de longs pourparlers pour faire accepter à la maman de revoir
son enfant et illustre bien une des problématiques auxquelles nous devons
savoir faire face avec patience et confiance.
Mais il y a aussi des réactions très
positives. Ainsi, à 120Km d’ici, nous
visitions une famille dont les parents pensaient que leur fils était
décédé. Quelle joie pour eux d’apprendre
que leur fils était vivant ! Ils n’ont pas tué le veau gras comme dans
l’évangile, mais le lendemain, il y avait une belle fête de famille et
Bakanja-ville recevait 20$ et quelques pots de conserves pour nos garçons qui
n’ont pas encore pu être placés ! Nous espérons que ce garçon s’accoutumera
de nouveau à la vie de famille.
Puis, il y a toujours nos ‘enfants sorciers’. Ce sont les enfants qui sont accusés de ‘magie’.
Un jour un garçon de 10 ans arrive chez nous, il avait vécu quelques
mois dans la rue et il voulait changer de vie.
Il voulait aller à l’école. En
composant son dossier et en examinant son état physique général, nous
constatons qu’il a une cicatrice profonde à la tête. Il nous explique alors avec ses mots : “Ils m’accusent d’être sorcier.
Ils m’ont emmené chez le pasteur, et celui-ci pendant l’exorcisme, il
tenait une bougie au-dessus de ma tête.
Mes cheveux prirent feu. De là,
cette cicatrice.” Nous sommes allés
voir la famille qui nous a confirmé que ce garçon disait bien la vérité. Nous avons alors averti le tribunal. Aujourd’hui le garçon évolue bien et
nous espérons qu’avec le temps il saura
surmonter ce traumatisme.
A Bakanja-Centre,
cette année à été marquée par un progrès notable dans les installations. Ainsi,
nous avons pu installer des panneaux solaires qui sont d’une grande utilité car
chaque soir le centre souffre des grosses coupures de courant des services
municipaux.
A Bakanja-Ville il y
a 80 internes et une infirmerie, c’était alors très difficile et quasi
impossible de travailler dans l’obscurité ! Quelques locaux bénéficient aujourd’hui de
panneaux solaires et nous sommes pressés d’avoir partout, dans les études et
les dortoirs, le reste des installations solaires !
Le thème du mois des
missions était “Des rencontres vous
mettent sur le chemin”. En effet,
les enfants que nous rencontrons nous mettent sur le chemin. Pour que leurs rêves d’avenir se réalisent
nous les accompagnons sur ce chemin.
C’est chose magnifique que de redonner espoir aux jeunes. Ils ne sont pas perdus pour la société et ils
peuvent devenir eux-mêmes des acteurs d’un monde meilleur !
Chers amis, vous qui
aimez nos garçons, recevez notre reconnaissance à tous pour l’aide financière
et matérielle que vous nous apportez et sans laquelle nous ne saurions
effectuer nos missions. Soyez-en
certains: “Aider… ça aide!”
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