Bakanja - ville News

REFUGE POUR LES ENFANTS DE LA RUE A LUBUMBASHI R.D.CONGO

mardi 25 décembre 2012

Lettre avec des nouvelles

  Bien chers amis,
 

Salutation cordiale depuis notre ‘Cher Congo’ !

Il est grand temps que nous vous donnions quelques nouvelles fraîches de nos œuvres.

Grâce à votre aide matérielle et financière généreuse nous avons pu accepter, à bras ouverts, chaque enfant qui s’est présenté.  Personne n’a été éconduit, aucune fille ni garçon en difficulté n’est resté devant la porte !  Cela n’a pas été toujours facile… mais chaque fois nous avons pu trouver une petite place, chaque fois nous avons pu ajouter un enfant…

Chaque jour nous préparons 1000 repas ! Chaque semaine 750 jeunes reçoivent un pain de savon !  Chaque mois nous payons une centaine de salaires…

Nous recevons, grâce à vous, non seulement de l’argent, mais c’est aussi plus de 20 tonnes de matériel qui nous est parvenu cette année !  Beaucoup de matériel de sport,  tout un stock d’imperméables,  des vélos pour enfants, du matériel scolaire…  Cette année nous avons aussi réalisé un projet de 250 arbres fruitiers à planter, et encore bien trop d’autres projets pour tous pouvoir les mentionner !  Toutes ces aides et ce beau matériel sont d’un grand secours à nos jeunes et allège bien notre travail.

Quelques faits marquants de l’année qui vient de s’écouler. 

Le point culminant de l’année 2012 à été la visite des reliques de Don Bosco en avril. 

En 2015, notre Congrégation fêtera le bicentenaire de la naissance de son saint patron.

Pour nous préparer spirituellement à ce jubilé, les reliques de Don Bosco font le tour du monde.  Nous aussi, ici à Lubumbashi, nous avons donc pu bénéficier de cette visite.  A Bakanja-ville, où a lieu le premier accueil des enfants en difficulté, nous n’avions prévu ni visite de Don Bosco ni festivité, et ce parce que nous avions pensé que nos garçons plus âgés qui prennent des narcotiques ne seraient pas réceptif à cet évènement.  Mais c’est justement eux-mêmes, ces jeunes souffrant d’addiction aux ‘drogues’, qui nous ont demandé : “Pourquoi, Don Bosco, ne vient-il pas chez nous ?  Nous sommes quand-même ses amis !”  Nous avons alors décidé de planifier le passage des reliques à Bakanja-ville et d’organiser, avec eux, en l’honneur de Don Bosco, une liturgie de prière.  Ah ! Nos chers ‘drogués’ n’avaient jamais été si heureux !  Et moi personnellement,  je pense que Don Bosco, de nouveau au milieu de ces garçons pour lesquels il avait donné sa vie, était lui aussi très content et a souri !   

Vous savez les difficultés que nous rencontrons à travailler en collaboration avec les autorités locales.

Cette année de nouveaux juges pour la jeunesse ont été nommés et, dorénavant,  si des garçons désirent entrer chez nous, ou si nous rencontrons pendant nos tournées de nuit des jeunes qui vivent dans la rue et qui cherchent une issue, nous sommes obligés d’en avertir le tribunal.  Nous pouvons ensuite garder ces garçons pendant un mois dans nos maisons, pour parler avec eux, commencer un travail de conscientisation, et pour prendre un premier contact avec leurs familles. 

Le juge qui suit Bakanja est venu nous rencontrer sur le terrain et nous a manifesté sa plus grande confiance, ce qui est très positif.  Après un mois chez nous, et après avoir effectué une enquête auprès de la famille (quand on a pu la retrouver), si on décide qu’un garçon ou une fille peut être placé dans une de nos maisons, alors le tribunal doit faire un document pour le placement.  Et c’est là que le bât blesse !  Comme nous ne nous ne voulons pas payer de ‘pourboire’ aux agents de l’Etat, nous devons parfois patienter des mois avant de recevoir ce document !!  La corruption est partout ! 

          Lors de nos visites dans les familles nous recevons des réactions très variées.  Un jour dans une famille, une maman nous a dit : “Pour moi, ce fils n’existe plus !  Je vous le donne en cadeau” …Ce type de réaction engage de longs pourparlers pour faire accepter à la maman de revoir son enfant et illustre bien une des problématiques auxquelles nous devons savoir faire face avec patience et confiance. 

          Mais il y a aussi des réactions très positives.  Ainsi, à 120Km d’ici, nous visitions une famille dont les parents pensaient que leur fils était décédé.  Quelle joie pour eux d’apprendre que leur fils était vivant ! Ils n’ont pas tué le veau gras comme dans l’évangile, mais le lendemain, il y avait une belle fête de famille et Bakanja-ville recevait 20$ et quelques pots de conserves pour nos garçons qui n’ont pas encore pu être placés ! Nous espérons que ce garçon s’accoutumera de nouveau à la vie de famille.

          Puis, il y a toujours nos ‘enfants sorciers’.  Ce sont les enfants qui sont accusés de ‘magie’.  Un jour un garçon de 10 ans arrive chez nous, il avait vécu quelques mois dans la rue et il voulait changer de vie.  Il voulait aller à l’école.  En composant son dossier et en examinant son état physique général, nous constatons qu’il a une cicatrice profonde à la tête.  Il nous explique alors  avec ses mots : “Ils m’accusent d’être sorcier.  Ils m’ont emmené chez le pasteur, et celui-ci pendant l’exorcisme, il tenait une bougie au-dessus de ma tête.  Mes cheveux prirent feu.  De là, cette cicatrice.”  Nous sommes allés voir la famille qui nous a confirmé que ce garçon disait bien la vérité.  Nous avons alors averti le tribunal.  Aujourd’hui le garçon évolue bien et nous  espérons qu’avec le temps il saura surmonter ce traumatisme. 

A Bakanja-Centre, cette année à été marquée par un progrès notable dans les installations. Ainsi, nous avons pu installer des panneaux solaires qui sont d’une grande utilité car chaque soir le centre souffre des grosses coupures de courant des services municipaux. 

A Bakanja-Ville il y a 80 internes et une infirmerie, c’était alors très difficile et quasi impossible de travailler dans l’obscurité !  Quelques locaux bénéficient aujourd’hui de panneaux solaires et nous sommes pressés d’avoir partout, dans les études et les dortoirs, le reste des installations solaires !


Le thème du mois des missions était “Des rencontres vous mettent sur le chemin”.  En effet, les enfants que nous rencontrons nous mettent sur le chemin.  Pour que leurs rêves d’avenir se réalisent nous les accompagnons sur ce chemin.  C’est chose magnifique que de redonner espoir aux jeunes.  Ils ne sont pas perdus pour la société et ils peuvent devenir eux-mêmes des acteurs d’un monde meilleur !
 
         Pendant les grandes vacances, quarante jeunes ont suivi une formation de construction écologique.  Les animateurs étaient des formateurs et architectes français et autrichiens.  Nous avons construit deux petites classes pour une école primaire.  Quelques ministres, des autorités, des diplomates… sont venus voir et remettre les diplômes en fin de formation.  Nos garçons étaient très fiers, eux qui étaient jusqu’alors considérés comme les parias de la société se trouvaient tout à coup au centre de l’attention.  De telles expériences leur donnent confiance en eux et les font grandir !

Chers amis, vous qui aimez nos garçons, recevez notre reconnaissance à tous pour l’aide financière et matérielle que vous nous apportez et sans laquelle nous ne saurions effectuer nos missions.  Soyez-en certains: “Aider… ça aide!”
 

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