Bakanja - ville News

REFUGE POUR LES ENFANTS DE LA RUE A LUBUMBASHI R.D.CONGO

dimanche 30 septembre 2012

A la recherche de la famille


Renouer les liens avec la famille

Depuis sa création en 1998 la maison a pour priorité de travailler avec les jeunes et les familles en vue d’une réintégration familiale et parce que nous sommes convaincus que c’est le milieu idéal pour la croissance d’un jeune, les conditions idéales pour qu’un jeune puisse tisser des relations avec celle-ci et s’enraciner. Cet enracinement nécessite alors que nous recherchions la famille, que nous négocions et que nous faisions un cheminement de conscientisation et de conciliation avec la famille. Ces démarches peuvent prendre beaucoup de temps, de nombreuses visites et entretiens avec la famille. Même si les familles nous font ‘cadeau’ d’un enfant nous continuons à les visiter, à leur téléphoner.

Pour aider aussi bien l’enfant que la famille à se ré-apprivoiser nous proposons aux parents que le jeune puisse revenir en famille pour une journée ou pour un weekend. Ainsi, chacun peut expérimenter la vie de famille et l’amour filial/parental.

Pour certains cette étape de réinsertion en famille peut prendre un peu de temps, mais en attendant le jeune peut rester à Bakanja-Ville et aller à l’école de Bakanja Centre. Si nous voyons qu’une réintégration prendra du temps, ou est inenvisageable, le jeune est alors placé à l’internat de Bakanja Centre. Dans le cas d’un placement à Bakanja Centre les assistants sociaux continuent à tisser des liens et à ‘négocier’ avec la famille, car notre première priorité reste la réintégration des enfants dans une structure familiale et nous ne voulons pas garder les enfants plus que nécessaire !

La réinsertion familiale des enfants

Marginalisés, une meilleure solution pour leur avenir

Depuis début juin 2012, de nombreux retours en famille ont été entrepris par la maison Bakanja-Ville avec comme objectif la réinsertion familiale, sociale et scolaire des enfants qu’elle encadre. Ces enfants, en rupture familiale, en situation de précarité, avaient été recueillis au refuge après un séjour d’errance dans les rues et marchés de la ville de Lubumbashi. En intégrant la maison Bakanja-Ville, ils ont fait le choix de suivre le processus de stabilisation et de suivi psycho-social destiné à les préparer à une nouvelle vie familiale loin de la rue.

En application du principe primordial  selon lequel  l’enfant doit retourner en famille, nous avons envoyé le 11/09/2012 un de nos assistants sociaux à Mbuji-Mayi à quelque 1000 km de Lubumbashi afin qu’il raccompagne deux jeunes originaires de cette province. L’un des deux jeunes avait déserté le domicile familial par goût de l’aventure, l’autre parce que sa situation familiale était assez détériorée.

L’assistant social à son retour a pu nous faire part d’une médiation réussie, de la joie des retrouvailles des frères, sœurs et parents. Notons que ces deux jeunes ont jugé bon de rentrer en famille après un camp de conscientisation  organisé du 08 au 10/08/2012 et qui avait pour thème « Barbara  siyo jama langu  » où « La rue n’est pas ma famille » et aussi, bien sûr, après avoir franchi toutes une série d’étapes  durant leur séjour au centre.

Aujourd’hui ces deux jeunes étudient la mécanique dans une école de leur région. Un tel exemple de parcours symbolise tout à fait la joie et l’objectif  de la maison Bakanja-Ville : voir les enfants qui autrefois étaient considérés comme des moins que rien, bannis de la société, reprendre goût à la vie, avoir des rêves, des projets…

Faisons de la réintégration des enfants désocialisés notre premier souci ! 

La maison Bakanja-ville croit fermement que la réinsertion familiale est la meilleure solution après la récupération des jeunes parce qu’elle permet :     

- d’améliorer le tissu relationnel des enfants au sein de leur famille ;

- de développer les attitudes sociales de l’enfant et ses capacités à résoudre les problèmes ;

- de garantir un cadre permettant la prise en compte des besoins de première nécessité de l’enfant

- de créer un cadre de supervision pour l’enfant   

 Une petite histoire d’un jeune rejeté par sa famille et donné à la maison d’accueil comme cadeau                                               

Nous avions un jour accueilli un jeune nous expliquant qu’on ne voulait plus de lui en famille parce qu’il opérait des petits vols (prendre de la viande dans la casserole, marauder des petites sommes d’argent…). Comme notre maison travaille non seulement avec les enfants mais aussi avec les parents, nous avions alors organisé un suivi dans la famille du jeune. Arrivé à la maison, le papa  voyant le jeune commença à mugir  directement  en ces mots : « nous ne voulons plus de l’enfant, vous comme  vous l’aimez  tant, nous vous le donnons comme cadeau, faites de lui tout ce qui plaira, d’ailleurs même s’il arrivait qu’il soit président, vous vous présenterez comme sa famille et je vais informer tous les membres de la famille que personne ne lui ouvre la porte » dit-il.

Malgré cela, la maison a continué à effectuer des suivis dans la famille du jeune en conscientisant  les différents membres. Récemment Le petit a passé ses vacances chez sa grand-mère et elle espère sa réintégration dans les mois avenirs.
 
 Statistique trimestrielle  des visites effectuées (de juillet au septembre 2012)

Visites de négociations
53
Visites avec réintégrations
27
Visites de suivis
149
Placés dans une maison d’accueil
21


 

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