Bakanja - ville News

REFUGE POUR LES ENFANTS DE LA RUE A LUBUMBASHI R.D.CONGO

jeudi 2 octobre 2008

Pourquoi ce blog ?

Dans nos discussions avec les autorités et les gens de passage, nous constatons que les actions fixées par la maison sont souvent incomprises ou mal comprises. Raison pour laquelle nous voulons vous informer de nos activités afin que petit à petit vous puissiez comprendre le cheminement que nous souhaitons parcourir avec les enfants qui viennent frapper à la porte de cette maison.

Une Maison dans la rue.
La maison est ouverte pour tout enfant et jeune qui vient frapper à la porte. Des éducateurs et assistants sociaux sont dans la cour pour être à l’écoute. Souvent, à la recherche de quoi manger, le jeune est très vite déçu car notre maison s’oppose à toute distribution gratuite ! Pourquoi ? Si on commence à distribuer l’argent ou la nourriture, il y aura beaucoup d’enfants qui vont devenir ‘enfant de la rue’. Or nous voulons absolument éviter ce phénomène et surtout nous ne voulons pas alléger la vie dans la rue, raison pour laquelle les enfants doivent quitter la parcelle le matin pour aller chercher de quoi manger.

A quoi sert la maison alors ?
Les jeunes qui viennent frapper à la porte sont souvent en conflit avec le monde des adultes. Ils ont été chassés de la maison, ils ont été accusés de tous les maux, ils ont pris la fuite à cause d’un conflit… et donc par un accueil chaleureux nous voulons leur montrer qu’il existe des adultes qui leur veulent du bien et chez qui, ils peuvent s’exprimer librement.
Dans la cour de Bakanja-ville, nous favorisons la relation à l’autre, l’entente et le respect des autres, dans la joie et la confiance mutuelle.

Restaurer la confiance.
Grâce à cet accueil nous voudrions que le jeune puisse se reconstruire, retrouver la confiance et qu’il puisse ouvrir son cœur. Un dialogue se crée pour discerner avec le jeune où se trouve le problème et comment il envisage son avenir. Le jeune devient donc acteur et responsable de son propre avenir. L’expérience nous a appris qu’une réinsertion n’est durable que si l’enfant est d’accord de changer de style de vie et cela peut parfois prendre du temps.

La réinsertion.
Une fois que le jeune donne son accord pour prendre contact avec la famille, nos assistants sociaux commencent le dialogue avec la famille pour écouter et confronter les deux versions de l’histoire. Le travail des assistants consiste surtout à parvenir à trouver avec les deux partenaires, l’enfant d’un coté et la famille (restreinte ou élargie) de l’autre, une seule version acceptable pour les deux parties. Après cette discussion, nous pouvons entreprendre les démarches pour la réintégration de l’enfant. A partir de ce moment, plusieurs situations se présentent. L’idéal pour le parcours de l’enfant, est que la famille accepte l’enfant et prenne en charge sa scolarisation. Cependant, vu la situation économique de beaucoup des familles et la situation scolaire actuelle, il est possible que celles-ci ne soient pas à mesure de payer la scolarisation de l’enfant, d’où le risque qu’il revienne à un moment dans la rue. Dès lors, afin d’éviter ce piège, nous proposons aux familles d’envoyer leur enfant dans un de nos 12 centres du réseau de « L’œuvre Maman Marguerite » où le jeune peut étudier gratuitement et y reçoit un repas chaud le midi sans aucun frais pour la famille.

L’enfant refusé
Néanmoins, dans certain cas et pour de multiples raisons, la famille refuse d’accueillir l’enfant. Si le jeune exprime vraiment le désir d’abandonner la rue et de construire son avenir en allant à l’école, il est alors accueilli comme interne dans nos centres. Malgré cela, nous maintenons le dialogue avec la famille et nous continuons à convaincre le jeune que la famille est le milieu le plus favorable pour sa croissance et son développement. Et donc afin de favoriser les contacts au maximum, nous demandons à la famille d’accepter les visites de leur enfant pendant les vacances : le jeune passe quelques jours en famille dans l’espoir qu’à un certain moment il y soit accueilli et accepté pour rester définitivement.

Le suivi.
Nous n’abandonnons pas les enfants et les familles, une fois que les enfants sont réintégrés dans leurs familles. Nos assistants passent régulièrement dans les familles pour voir comment évolue le jeune. Nous voulons soutenir aussi bien la famille que le jeune afin qu’ils puissent surmonter même les moments difficiles et de tensions.

Cher lecteur :
Notre plus cher souhait est qu’un jour le phénomène des enfants de la rue disparaisse. N’oublions pas : un être humain ne peut grandir que s’il se sent compris et aimé. Nous voulons nous investir à cent pour cent dans cette mission, ensemble avec tous les hommes de bonne volonté. Certains nous viennent en aide à différents niveaux et nous croyons que si nous travaillons ensemble nous pourrons y arriver.

L’équipe de Bakanja-Ville.

Les réflexions souvent émises :

Vous envoyez des jeunes sur la rue parce que vous n’avez pas assez d’argent pour les nourrir. Faux ! Nous ne voulons pas donner la nourriture dans la première étape pour que les enfants ne s’éternisent pas dans la rue. Nous conseillons à toutes les personnes qui distribuent l’argent dans la rue d’arrêter car cela n’est pas une solution durable !

Statistiques des visites effectuées en septembre


Visites de négociations 8
Visites avec réintégrations 4
Visites de suivies 54