Bakanja - ville News

REFUGE POUR LES ENFANTS DE LA RUE A LUBUMBASHI R.D.CONGO

jeudi 24 février 2011

Des revenants

Par notre confrère qui va chaque dimanche à la prison nous apprenons qu’environ 120 jeunes de la rue sont enfermés là-bas. Même le directeur de la prison ne comprend pas bien pourquoi ils sont là. Toujours d’après ce confrère, la Monusco (la mission des Nations Unies au Congo) serait intervenue pour libérer les jeunes en disant qu’être dans la rue n’est pas un crime.
Dimanche 20/2/11 les premiers libérés sont arrivés en ville et deux sont passés à Bakanja Ville. L’un d’eux était très mal en point, très amaigri et avait des maux de ventre terribles. Voir un loubar de 24 ans pleurer comme un enfant nous a vraiment fait un choc !! Nous l’avons aidé et quelques jours après il est venu nous voir pour savoir si nous pouvions lui trouver un travail stable, même en dehors de Lubumbashi. Notre bureau d’emploi lui cherche un travail dans une ferme.

mardi 22 février 2011

Presque toute une équipe de foot !

Nos assistants sociaux avaient remarqué un groupe de petits entre 6 et 12 ans au marché de charbon de bois. Ils ramassaient les morceaux qui tombaient au déchargement des camions et ils les revendaient un peu plus loin. Ils se sont rapprochés du groupe et effectivement, ils vivaient tous sur la rue. Ils leur ont parlé d’étudier, de leur famille etc. Constatant leur intérêt, nous avons fixé avec eux un rendez-vous deux jours plus tard, pour les tester un peu.
Le groupe fut au rendez vous et il y en avait même deux de plus qui voulaient voir ces messieurs qui avaient parlé de les aider à regagner leur famille.
Le travail dans la rue nous enseigne que souvent ils veulent quitter la rue, mais faire le premier pas n’est pas toujours évident donc la patience est le mot d’ordre. Un nouveau rendez vous eut lieu trois jours plus tard à la rivière, là où ils se lavent. A l’arrivée des assistants sociaux seulement deux garçons étaient présents. Mais ils les ont rassuré : « ils vont venir, ils sont juste en train d’acheter des habits ». En effet, une heure après, il y avait un groupe de 10 jeunes avec eux. La plupart s’étaient même bien coiffés, « nous voulons être propre pour là où nous allons ». L’assistant téléphone, « nous en avions prévu 7, pouvons-nous venir avec les 10 ? - pas de problème, il y a de la place pour tous donc qu’ils viennent. »
Les premières heures ils se sentaient un peu désorientés, mais après le repas du soir la glace était rompue !

Maintenant commence le travail, un entretien individuel avec chaque enfant pour comprendre les raisons de sa situation. Pour les stabiliser un peu dans cette nouvelle étape nous avons décidé de donner deux heures d’alphabétisation chaque jour sur place. Petit à petit le travail de la réinsertion commence.

jeudi 10 février 2011

A la rencontre des enfants dans la rue

Dimanche 6/2/2011 un jeune entre dans la parcelle de Bakanja Ville en lambeaux. Ce jeune nous raconte qu’il a été pris par les services de l’ordre et qu’on lui a coupé ses habits avec des lames de rasoirs avant de l’emmener au centre de l’Etat. De là il a pu s’échapper à nouveau et se rendre chez nous. D’après ses dires, son seul tort était d’avoir traîné autour du marché.

En voyant ces humiliations vis-à-vis des jeunes nous avons décidé d’être plus présents dans la rue. Nos assistants sociaux circulent deux fois par semaine le matin pour aller à la rencontre des jeunes qui trainent dans la rue et essayer de nouer le dialogue avec eux. Le but est de les conscientiser sur les dangers qu’ils courent à traîner dans la rue. Notre première sortie fut un succès, deux jeunes se sont laissés convaincre de passer à Bakanja Ville. Les deux étaient fraîchement sur la rue, l’un d’eux dormait là ou il y avait un deuil dans l’une ou l’autre famille pour avoir à manger. L’autre venait d’arriver avec un train provenant du Kassai, mais il était très déçu, son ami lui ayant promis des merveilles à Lubumbashi. La réalité est tout autre ! Il veut déjà rentrer à la maison. Nous verrons ce que nous pourrons faire pour eux.
Les assistants sociaux étaient très contents du résultat de cette première sortie. Espérons que l’Etat nous laissera faire car au fond nous avons le même objectif : qu’il y ait le moins possible d’enfants sur la rue. Cependant notre méthode d’approche est différente !